JULES BARBIER & MICHEL CARRÉ / JACQUES OFFENBACH

Les contes d'Hoffmann

Acte Troisième



Chez Crespel

Une chambre bizarrement meublée. A droite un clavecin. Violons suspendus au mur; à gauche une fenêtre en pan coupé. Au fond, deux portes dont l'une donne chez Antonia; devant, à gauche, l'encastrement d'une fenêtre qui mène au balcon et qui est fermée par un rideau. Entre les deux portes au fond un grand portrait de femme accroché au mur. Soleil couchant.

Nº 11. Romance

Antonia [Elle est assise devant le clavecin]
Elle a fui, la tourterelle!
Ah! souvenir trop doux!
Image trop cruelle!
Hélas! à mes genoux
Je l'entends, je le vois!
Hélas! à mes genoux
je l'entends, je le vois!
[elle descend sur le devant de la scène]

Elle a fui, la tourterelle,
Elle a fui loin de toi;
Mais elle est toujours fidèle
Et te garde sa foi!
Mon bien aimé, ma voix t'appelle,
Oui, tout mon coeur est à toi!
Tout mon coeur est à toi!
Tout mon coeur est à toi!
Elle a fui, la tourterelle,
Elle a fui, elle a fui loin de toi!
[Elle se rapproche du clavecin et continue, debout, en feuilletant la musique]

Chère fleur qui vient d'éclore,
Par pitié réponds-moi!
Toi qui sais s'il m'aime encore
S'il me garde sa foi!
Mon bien aimé, ma voix t'implore,
Ah! que ton coeur vienne à moi!
Que ton coeur vienne à moi!
Que ton coeur vienne à moi...
Elle a fui, la tourterelle,
Elle a fui, elle a fui loin de toi!
[Elle se laisse tomber sur la chaise qui est devant le clavecin. Crespel entre brusquement]

Dialogue

Scène II

CRESPEL, ANTONIA

Crespel []

Antonia

Crespel

Antonia

Crespel

Antonia

Crespel []

Antonia

Crespel

Antonia

Crespel

Antonia

Crespel

Antonia

Crespel

Antonia

Crespel

Scène III

CRESPEL (seul)

Crespel []

Scène IV

CRESPEL, FRANTZ

Frantz []

Crespel

Frantz []

Crespel

Frantz

Crespel

Frantz

Crespel []

Frantz []

Crespel

Frantz

Crespel

Frantz

Crespel

Frantz

Crespel

Frantz []

Crespel

Frantz

Crespel []

Frantz

Scène V

FRANTZ (seul)

Nº 12. Couplets

Frantz
Jour et nuit, je me mets en quatre,
Au moindre signe je me tais,
C'est tout comme si je chantais!
Encore non, si je chantais
De ses mépris il lui faudrait rabattre,
Je chante seul quelquefois:
Mais chanter n'est pas commode.
Tra la la la la la la la la la la la la,
Ce n'est pourtant par la voix,
la la la la la la la la la la la la la,
Qui me fait défaut, je crois.
La la la la la la la la la la la la la la la la la la la.
[il fait un couac]
Non, c'est la méthode, c'est la méthode,
c'est la méthode, la méthode!
Tra la la la la la la la la la
la la la la la la la la la la
la la la la la la la la la!

Dame! on n'a pas tout en partage,
Je chante pitoyablement!
Mais je danse agréablement,
je me le dis sans compliment.
Corbleu! la danse est à mon avantage.
C'est là, c'est là mon grand attrait,
Et danser n'est pas commode!
Tra la la la la la la la la la la la la,
près des femmes le jarret,
la la la la la la la la la la la la la,
N'est pas ce qui me nuirait.
La la la la la la la la la la la la la la la la la la la.
[Il fait un faux pas et tombe]
Non, c'est la méthode, c'est la méthode,
c'est la méthode, la méthode!
Tra la la la la la la la la la
la la la la la la la la la la
la la la la la la la la la!
[il tombe dans le fauteuil.]

Dialogue

Scène VI

FRANTZ, HOFFMANN, NICKLAUSSE

[]

Hoffmann

Nicklausse

Hoffmann []

Frantz []

Nicklausse

Hoffmann

Frantz

Nicklausse

Frantz

Nicklausse

Frantz

Hoffmann []

Frantz

Nicklausse

Frantz

Hoffmann []

Frantz

Nicklausse []

Frantz

Nicklausse []

Frantz

Nº 13. Récit et Romance

Hoffmann
Enfin je vais avoir pourquoi
sans me rien dire,
on s'éloigne, on me fuit.

Nicklausse
Bon, c'est qu'apparemment tu ne plais plus au père!
Es-tu sûr seulement que le céleste object
de ce nouveau délire vaille mieux que l'autre?

Hoffmann
Comment? quel autre?

Nicklausse [sarcastiquement]
Ah! l'âme ingrate
qui ne se souvient plus déjà
du très bel automate, ah! de l'automate!

Hoffmann
Ne me rappelle donc pas cette histoire!
Antonia n'a rien en commun avec cette poupée!

Nicklausse
Rien?

Hoffmann
Rien!

Nicklausse
Bien, bien!
Elle vit -- elle a une âme...

Hoffmann
C'est un ange!

Nicklausse
Non! Elle est une artiste, --
c'est pourquoi son âme est aussi étrange
que celle de ces instruments là-haut.
[il pince une corde de violon et la touche avec l'archet]

Romance

Vois sous l'archet frémissant
vibrer la boîte sonore,
Entends le céleste accent
de cette âme qui s'ignore,
Écoute passer dans l'air
Le son pénétrant et clair
de cette corde éplorée,
de cette corde éplorée:
Elle console tes pleurs,
Elle mêle ses douleurs
à ta douleur enivrée!
C'est l'amour, c'est l'amour vainqueur,
Poète, donne ton coeur!
C'est l'amour, l'amour vainqueur,
donne, Poète, donne ton coeur!
Elle console tes pleurs,
Elle mêle ses douleurs à ta douleur,
à ta douleur enivrée, enivrée,
à ta douleur enivrée:
c'est l'amour, oui, c'est l'amour,
c'est l'amour vainqueur,
Poète, donne ton coeur!
C'est l'amour, l'amour vainqueur,
donne, Poète, donne ton coeur!

Dialogue

Scène VII

HOFFMANN, NICKLAUSSE, puis ANTONIA

Hoffmann []

Nicklausse

Hoffmann []

Antonia []

Hoffmann []

Nicklausse []

Nº 14. Duo

Antonia
Ah! je le savais bien que tu m'aimais encore!

Hoffmann
Mon coeur m'avait bien dit que j'étais regretté!
Mais pourquoi nous a-t-on séparés?

Antonia
Je l'ignore!

Hoffmann
Antonia, dis-moi la vérité!
Pourquoi ce long silence,
Cette cruelle absence
Et ce départ précipité?

Antonia
J'ai vainement interrogé mon père!

Hoffmann
C'est lui qui t'éloigne de moi!
D'où viennent ses craintes? Pourquoi?
Il est temps d'éclaircir cet étrange mystère.

Antonia
Que dis-tu là, cher bien-aimé?
N'est-ce pas lui
Qui mit cette main dans la tienne?
N'est-ce pas lui?
Qu'il t'en souvienne...

Hoffmann
Je veux te croire!
En vain mon coeur s'est alarmé!
Loin de moi cette crainte folle!
Un seul de tes regards
M'enivre et me console!
Antonia!

Antonia
Cher bien-aimé!

Hoffmann
Ah! J'ai le bonheur dans l'âme!
Demain tu seras ma femme!
Heureux époux,
L'avenir est à nous!

Antonia
Ah! J'ai le bonheur dans l'âme!
Demain je serai ta femme!
Heureux époux,
L'avenir est à nous!

HOFFMANN, ANTONIA
A l'amour soyons fidèles!
Que ses chaînes éternelles,
Oui, gardent nos coeurs
Du temps même vainqueurs!
J'ai le bonheur dans l'âme, etc.

Hoffmann
Pourtant, ô ma fiancé,
Te dirai-je un pensée
Qui me trouble malgré-moi?
La musique m'inspire
Un peu de jalousie;
Tu l'aimes trop!

Antonia
Voyez l'é fantaisie!
T'aimè-je donc pour elle
Ou l'aimèje pour toi?
Car toi tu ne vas pas
Me défendre de chanter
Comme a fait mon père?

Hoffmann
Que dis-tu?

Antonia
Oui, mon pè à présent
M'impose la vertu du silence...
Veux-tu m'entendre?

Hoffmann
[à part]
C'est étrange! qu'est-ce donc?

Antonia
Viens là comme autrefois!
Écoute et tu verras
Si j'ai perdu ma voix!

Hoffmann
Comme ton oeil s'anime
Et comme ta main tremble!

Antonia
Tiens, ce doux chant d'amour
Que nous chantions ensemble.

Hoffmann
Ce doux chant d'amour...

Antonia
Que nous chantions ensemble!

Hoffmann
Ensemble!

Antonia
[Elle chante accompagnée par Hoffmann]
C'est une chanson d'amour
Qui s'envole
Triste ou folle
Tour à tour!
C'est une chanson d'amour.
Sourit au printemps,
Las! combien de temps
Vivra-t-elle?
              C'est une chanson d'amour, etc.

              Hoffmann
              C'est une chanson d'amour, etc.
Un rayon de flamme
Pare ta beauté.
Verras-tu lété,
Fleur de l'âme?
              C'est une chanson d'amour, etc.

Antonia
C'est une chanson d'amour, etc.
(Elle porte la main à son coeur et semble
prête à défaillir]

Dialogue

Scène IX

CRESPEL, HOFFMANN, caché, puis FRANTZ

Scène X

CRESPEL, MIRACLE, HOFFMANN (caché)

Nº 15. Trio

Miracle
Pour conjurer le danger,
Il faut le reconnaître.

Hoffmann
[à part]
L'effroi me pénètre!

Crespel
              [à part]
L'effroi me pénètre!

Miracle
[La main étendue vers la chambre d'Antonia dont la porte s'ouvre]
Laissez-moi l'interroger!
À mon pouvoir vainqueur
Cè de bon grâce!
              Près de moi sans terreur
              Viens ici prendre place!
              À mon pouvoir vainqueur
              Cède sans terreur!

HOFFMANN, CRESPEL
D'épouvante et d'horreur
Tout mon être se glace!
Une étrange terreur
M'enchaîne à cette place!
J'ai peur!

Crespel
Allons, parle! et sois bref!

Miracle
[Il indique par ses gestes qu'il la mène
près de l'un des fauteuils et la fait s'asseoir]

Veuillez vous asseoir là!

Crespel
Je suis assis.

Miracle
[sans répondre à Crespel]
Quel âge avez-vous, je vous prie?

Crespel
Qui? moi?

Miracle
Je parle à votre enfant...

Hoffmann
[à part]
Antonia!

Miracle
Quel âge? Répondez! Je le veux!
[Il écoute]
Vingt ans!
Le printemps de la vie!
Voyons la main!
[Il tire sa montre et fait le gest d'un homme qui tâte le pouls]

Crespel
La main?

Miracle
Chut! laissez-moi compter.

Hoffmann
[à part]
Dieu! suis-je le jouet d'un rêve?
Est-ce un fantôme?

Miracle
Le pouls est inégal et vif,
Mauvais symptôme!
[à Antonia]
Chantez!

Crespel
Non, non, tais-toi!
Ne la fais pas chanter!

Miracle
Chantez!

Antonia
[dans la coulisse]
Ah!

Miracle
Voyez, son front s'anime, et son regard flamboie.
Elle porte la main à son coeur agité!
[Se levant, il semble suivre Antonia du geste; la

porte de la chambre se referme brusquement]

Crespel
Que dit-il?

Miracle
Il serait dommage en vérité
De laisser à la mort une aussie belle proie!

Crespel
Tais-toi!

Miracle
Si vous voulez accepter mon secours,
Si vous voulez sauveur ses jours,
[Il tire plusieurs flacons de sa poche et les fait sonner comme des castagnettes]
J'ai là certains flacons que je tiens en réserve...
Dont il faudrait...

              Crespel
              Tais-toi! Dieu me préserve
D'écouter tes conseils, misérable assassin!

Miracle
...dont il faudrait chaque matin...
              Eh! oui, je vous entends!
              Tout à l'heure! un instant!
              Des flacons! pauvre père!
              Vous en serez, j'espè,
              Content!

Crespel
Va-t-en!
Va-t-en loins de moi,
Satan!
Redoute la colère
Et la douleur d'un père!
Va-t-en,
Satan!
Hors de chez moi,
Crains la douleur d'un père!
Va-t-en!

Hoffmann
Antonia!
À la mort qui t'attend
Je saurai, pauvre enfant,
T'arracher, je l'espère!
Tu ris en vain d'un père,
Satan!

Miracle
Dont il faudrait...

Crespel
Va-t-en!

Miracle
Chaque matin...

Crespel
Va-t-en!
[Il pousse Miracle dehors et referme la port sur lui]
Ah! le voilà dehors! et ma porte est fermée!
Nous sommes seuls enfin,
Ma fille bien-aimée!

Miracle
[rentrant]
Dont il faudrait, chaque matin...

Crespel
Ah! misérable!

Miracle
Chaque matin...

Crespel
Ah! les flots puissent-ils t'engloutir!

Miracle
Eh! oui, je vous entends!
Tout à l'heure, un instant, etc.
Dont il faudrait chaque matin!

Crespel
Nous verrons si le diable t'en fera sortir!
Va-t-en! etc.

              Hoffmann
              Antonia! A la mort qui t'attend, etc.
(Miracle, suivi de Crespel, sort à reculons, agitant ses flacons]

Dialogue

Scène XI

HOFFMANN, seul, puis ANTONIA

Scène XII

ANTONIA, puis MIRACLE

Nº 16. Trio - Final

Miracle
[apparaissant subitement derrière Antonia]
Tu ne chanteras plus? Sais-tu quel sacrifice
S'impose ta jeunesse?
Et l'as-tu mesuré?
La grâce, la beauté, le talent, don sacré,
Tous ces biens que le ciel t'a livrés en partage,
Faut-il les enfouir dans l'ombre d'un ménage?
Sais-tu quel doux plaisir te gardait le destin,
Quelle moisson de fleurs viendrait chaque matin
Quand ta paupière encore est à demi-fermée
Réjouir et parer ton alcôve embaumée?
N'as-tu pas entendu dans un rêve orgueilleux,
Ainsi qu'une forêt par le vent balancée,
Ce doux frémissement de la foule empressée
Qui murmure ton nom et qui te suit des yeux!
Et le soir, aux clarté confuses de la scène,
Quand ta voix dans les coeurs émeut les passions,
De ce peouple amoureux qui te salue en reine,
N'entends-tu pas déjà les acclamations?
Voilà l'ardente joie et la fête éternelle
Que tes vingt ans en fleur sont près d'abandonner!
Pour les plaisirs bourgeois où l'on veut t'enchaîner
Et des marmots d'enfants qui te rendront moins belle!

Antonia
Ah! quelle est cette voix qui me trouble l'esprit?
Est-ce l'enfer qui parle ou Dieu qui m'avertit?
Non! ce n'est pas là le bonheur, voix maudite!
Et contre mon orgueil mon amour s'est armé!
La gloire ne vaut pas l'ombre heureuse où m'invite
La maison de mon bien-aimé!

Miracle
Quelles amours sont donc les vôtres?
Hoffmann te sacrifie à sa brutalité!
Il n'aime en toi que ta beauté
Et pour lui comme pour les autres
Viendra bientôt le temps de l'infidelité.
[Il disparaît]

Antonia
Non! ne me tente plus! Va-t-en!
Démon! je ne veux plus t'entendre!
J'ai juré d'être à lui! Mon bien-aimé m'attend.
Je ne m'appartiens plus et ne puis me reprendre!
Et tout à l'heure encore, sur son coeur adoré,
Quel éternel amour ne m'a-t-il pas juré
Ah! qui me sauvera du démon, de moi-même?
[regardant le portrait de sa mère]
Ma mère! Ô ma mère! Je l'aime!

Miracle
[reparaissant]
Ta mè, oses-tu l'invoquer?
Mais n'est-ce pas elle qui parle et par ma voix,
Ingrate, te rappelle la splendeur de son nom
que tu veux abdiquer.
Écoute!
[Le portrait s'éclaire et semble s'animer. C'est le fantôme
de la mère qui apparaît à la place de la peinture]

La Voix
Antonia!

Antonia
Ciel!

Miracle
Écoute!

Antonia
Dieu, ma mère!

La Voix
Chère enfant que j'appelle
Comme autrefois,
C'est ta mère, c'est elle;
Entends sa voix!

Antonia
Ah! c'est ma mère, c'est elle!
Son âme m'appelle!

Miracle
C'est sa voix, l'entends-tu,
Sa voix, meilleure conseilère
Qui te lègue un talent que le monde a perdu.

La Voix
Antonia!
Ah! chère enfant que j'appelle, etc.

Miracle
Écoute! Elle semble revivre,
Et le public lointains de ses brovos l'enivre!
Mais reprends donc avec elle!
Oui, son âme t'appelle
Comme autrefois,
C'est ta mère, c'est elle!
Entends sa voix!

Antonia
Ma mère!
Son âme m'appelle
Comme autrefois.
C'est elle!
J'entends sa voix!
[à elle-même]
Non! assez!
Je succombe et ne veux plus chanter!
Quelle ardeur m'embrase et me dévore?
Ma mère, j'entends sa voix!
Ah! Oui, son âme m'appelle
Comme autrefois, etc.

Miracle
Encore! pourquoi t'arrêter?
C'est ta mère, c'est elle,
Son âme t'appelle
Comme autrefois!
Entends sa voix!
Oui, ta mè t'appelle!
Ma voix t'appelle!
Oui, son âme t'appelle! etc.

La Voix
Chère enfant que j'appelle
Je t'appelle comme autrefois!
Ma voix t'appelle!
Chère enfant que j'appelle
Comme autrefois! etc.

[Miracle prend un violon et en joue avec furie]

Antonia
[haletante]
Je cède au transport qui m'enivre!
Quelle flamme éblouit mes yeux?
              Un seul moment encore à vivre!
              Et que mon âme vole aux cieux!
              [haletante]
              Je cède au tranpsort qui m'enivre, etc.

La Voix
Ma voix t'appelle
Comme autrefois!
Chante toujours, ma fille!
Chante!
Chère enfant que j'appelle, etc.

Miracle
Chante! chante encore!
[faisant semblant de jouer de du violon]
Sa voix t'appelle!
Chante toujours, sa voix t'appelle, Antonia!
[jouant]
Son âme t'appelle
Comme autrefois,
C'est ta mère, c'est elle, etc.
(Le portrait reprend son premier aspect. Miracle s'engloutit
en poussant un éclat de rire. Antonia tombe, mourante]

Crespel
[accourant]
Mon enfant! ma fille! Antonia!

Antonia
[expirante]
Mon père! Écoutez!
C'est ma mère qui m'appelle!
Et lui de retour!
C'est une chanson d'amour
Qui s'envole,
Triste ou folle...
Ah! c'est une chanson d'amour!
[Elle meurt]

Crespel
Non! un seul mot, un seul!
Ma fille! parle-moi! Parle donc!
Mort exécrable!
Non! pitié! grâce!
Eloigne-toi! ma fille!
[Hoffmann et Nicklausse entrent]

Hoffmann
Pourquoi ce cris?

Crespel
Hoffmann! ah! misérable!
C'est toi qui l'as tuée!
Du sang pour colorer sa joue!
[saissannt un couteau pour frapper Hoffmann]
Une arme! un couteau!

Nicklausse
Malheureux!

Hoffmann
Vite! donne l'alarme!
Un médecin!

Miracle
[paraissant]
Présent!
[Il prend la main d'Antonia, qui retombe inerte]
Morte!

Crespel
[éperdu]
Ah! Dieu! mon enfant!
              Ma fille! Antonia!

Hoffmann
Antonia!



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Monday, 08-Dec-2003 21:49:49 PST